Notre histoire

En 1878, Aldo, un jeune Italien originaire des Abruzzes ouvre à Aix-en-Provence un atelier de pâtes fraîches, au rez-de-chaussée de l’hôtel Barthélemy, un immeuble du XVIIe siècle, à quelques pas de la place du marché Richelme : 12, rue Laurent Fauchier.

C’est ainsi que naît l’histoire de la boutique « Aux Pâtes Fraîches ».

En janvier 2020, Charles Fourmon et Pierre Antoine Frappa rachètent la vénérable institution à une vieille famille de la région.

Ils en conservent le nom, mais repensent entièrement son identité visuelle, les murs sont peints en vert Vérone, le mobilier, les objets de décoration, les plats et contenants sont choisis avec soin.

Derrière cette démarche, il y a la volonté pour ces trentenaires issus, pour l’un du monde du marketing, pour l’autre de l’architecture de maintenir un commerce alimentaire dans le centre d’Aix, dans une rue qui en comptait beaucoup il y a peu encore. L’idée étant de conserver l’esprit du lieu tout en lui apportant ce petit plus de modernité et de dynamisme qui caractérise Charles et Pierre Antoine.

Ils apprennent l’art délicat de la fabrication de pâtes fraîches chez Burro e Salvia à Londres. De retour dans le Sud, ils essaient, innovent, goûtent et mettent au point des recettes de pâtes, de raviolis, de gratins, de tartes… avec l’aide de leurs mamans dont le soutien est précieux.

Leur volonté : que les produits frais qu’ils proposent dans leur boutique soient fabriqués sur place, artisanalement, par leurs soins. Que les matières premières utilisées soient de préférence locales et de saison.

À leur production, ils ajoutent des articles d’épicerie fine repérés lors de voyages à travers l’Europe ou conseillés par leurs amis gourmands et gourmets : les meilleurs produits de France et d’Europe, fabriqués avec soin par des passionnés.

De l’exigence, du naturel, de la fraîcheur, de la fantaisie, un brin d’analyse, et surtout du travail et de la créativité, c’est ce qu’ils vont apporter aux Pâtes Fraîches.

La dernière étagère posée, Charles et Pierre Antoine ouvrent les historiques volets verts en Février 2020.

Les Aixois retrouvent et découvrent la boutique avec surprise et intérêt.

Les garçons

Charles Fourmon, 29 ans. Après des études de commerce à Lille et Paris, une première expérience chez Pernod Ricard, Charles intègre le groupe Ducasse.
En 2018, il s’installe à Londres et travaille en marketing dans une multinationale de l’agroalimentaire. L’idée de créer sa propre structure le taraude. Ayant passé une partie de son adolescence en Provence, vivre et travailler à Aix-en-Provence devient une évidence.

Pierre-Antoine Frappa, 38 ans. Architecte de formation, ce Lyonnais baroudeur a vécu en Australie, à Londres et à Paris. Il rencontre Charles en 2017, ensemble, ils souhaitent créer un endroit de partage autour de leur amour de la bonne bouffe. La boutique « Aux Pâtes Fraîches » est à vendre ; le lieu, un peu désuet, mais chargé d’histoire, séduit Charles et Pierre Antoine, c’est le point de départ de leur aventure.

L'histoire du 12 rue Laurent Fauchier

Ancienne rue de la Sabaterie, la rue Fauchier unit la rue Méjanes et la rue du Maréchal Foch, en son milieu elle croise la place Richelme (place du marché)

Le peintre Laurent FAUCHIER est né dans cette rue le 11 mars 1643 et son nom a remplacé celui de la Sabaterie. Il fut un portraitiste de beau talent et de grande facilité. Il est mort à vingt-neuf ans, et son acte de décès le qualifie de « fameux peintre ». Il a laissé peu de portraits, mais, comme il ne les signait pas, on lui en attribué qui sont indignes de lui.
Laurent Fauchier aurait peint un certain nombre de portraits de magistrats, notamment celui du conseiller de Venel et celui de son beau-frère Monseigneur de Gaillard, évêque d’Apt. Madame de Venel , femme du conseiller et sœur de l’évêque, étant sous-gouvernante des Enfants de France, aurait montré ces deux portraits à la cour. Ils y furent admirés et des offres auraient été faites à Fauchier pour qu’il vint s’établir à Paris. Il refusa, ne voulant pas quitter Aix.
Ses personnages ont généralement le regard sombre et attentif. Ils expriment le sentiment d’une passion contenue assez charnelle. Cette passion contenue était-elle la sienne ? Il se pourrait, et cela a crée des légendes. Il peignit Madame de Grignan en Madeleine. Pendant une des dernières séances de pose un « accident » aurait interrompu son travail. Madame de Sévigné s’en est fait l’écho dans une lettre à sa fille : « J’aime fort cette petite histoire du peintre, écrit-elle, mais il faudrait, ce me semble, qu’il mourut ! » Et il mourut, en effet, peu après. Laurent Fauchier s’était, dit-on, violement épris de son modèle, et n’ayant pu retenir l’aveu de sa passion au cours de la séance de pose (c’était là « l’accident ») , il en serait mort… On a prétendu aussi qu’il serait mort dans les bras de la belle du Canet, maîtresse du duc de Vendôme, dont il fit plusieurs portraits.

Au 12 de la Rue Laurent Fauchier, un hôtel à la façade austère fut construit en 1640 par François Barthélemy (une plaque est apposée sur la façade). François Barthélemy fut tué le 14 juin 1649 au cours du combat de la Journée du Val, qui opposa les partisans du comte d’Alais et les membres du parlement dans la querelle du Semestre.

(Extrait Page 134 du livre « Evocation du Vieil AIX »)